De l'exercice légal de la voyance....

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  • Le 08/11/2013

Charlatans, manipulateurs, gourous...tels sont, parmi d'autres, les qualificatifs appliqués à la va-vite à la profession par les sceptiques chroniques.

Ils ont raison et ils ont tort. Les généralités font du mal à tous, malheureusement.

Tout dépend de la manière dont le praticien et le consultant se positionnent par rapport au sujet de la voyance. Qui n'a pas entendu parler d'un quidam qui se serait fait plumer par un escroc censé l'aider ?

On trouve ce genre "d'indélicatesse" dans tous les corps de métiers, cela nourrit les contentieux et offre de la matière aux émissions radiophoniques et télévisées. La différence avec des pratiques frauduleuses issues d'autres professions, c'est que la victime donne de la matière à un tiers qui utilisera ces informations à son détriment par la suite, pour le ferrer et l'entraîner dans une spirale infernale, morale et financière. Les victimes ont souvent du mal à se remettre de telles manoeuvres car elles touchent à l'intime, au plus profond de notre part d'ombre et de lumière. Et comme chacun de nous porte en soi cette ambivalence, outre l'escroquerie caractérisée, ce seront les ravages faits à l'intime qui continuent de donner une dimension pestilentielle à la mauvaise pratique.

Il y a bientôt dix ans que la divination est légale. Pas plus !.... Ce n'est qu'avec la réforme de l'ancien code pénal en date du 1er mars 1994, qu'a été supprimée l'infraction constituée par le fait de "faire métier de deviner et pronostiquer, ou d'expliquer les songes", laquelle était punie d'une amende prévue pour les contraventions de 3 ° classe (soit pour avoir une idée de la chose, 450 € au plus, selon l'article 131-13 actuel du code pénal).

A ce jour, les contentieux auront abouti à retenir deux infractions majeures à l'encontre des charlatans : l'escroquerie et la pratique commerciale trompeuse.

- L'article 313-1 du code pénal énonce : "L'escroquerie est le fait, soit par l'usage d'un faux nom ou d'une fausse qualité, soit par l'abus d'une qualité vraie, soit par l'emploi de manoeuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d'un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge.
L'escroquerie est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 375000 euros d'amende."

- L'article L.121-1 du code de la consommation donne une idée précise, par ailleurs, de ce qu'est une pratique commerciale trompeuse. Il dispose ceci :

« I.-Une pratique commerciale est trompeuse si elle est commise dans l'une des circonstances suivantes :

1° Lorsqu'elle crée une confusion avec un autre bien ou service, une marque, un nom commercial, ou un autre signe distinctif d'un concurrent ;

2° Lorsqu'elle repose sur des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur et portant sur l'un ou plusieurs des éléments suivants :

a) L'existence, la disponibilité ou la nature du bien ou du service ;

b) Les caractéristiques essentielles du bien ou du service, à savoir : ses qualités substantielles, sa composition, ses accessoires, son origine, sa quantité, son mode et sa date de fabrication, les conditions de son utilisation et son aptitude à l'usage, ses propriétés et les résultats attendus de son utilisation, ainsi que les résultats et les principales caractéristiques des tests et contrôles effectués sur le bien ou le service ;

c) Le prix ou le mode de calcul du prix, le caractère promotionnel du prix et les conditions de vente, de paiement et de livraison du bien ou du service ;

d) Le service après-vente, la nécessité d'un service, d'une pièce détachée, d'un remplacement ou d'une réparation ;

e) La portée des engagements de l'annonceur, la nature, le procédé ou le motif de la vente ou de la prestation de services ;

f) L'identité, les qualités, les aptitudes et les droits du professionnel ;

g) Le traitement des réclamations et les droits du consommateur ;

3° Lorsque la personne pour le compte de laquelle elle est mise en oeuvre n'est pas clairement identifiable. (...)

Le simple fait d'aller consulter "infogreffe.fr" permet d'identifier facilement le praticien déclaré . Encore faut-il qu'il/elle soit déclaré(e)....

Et pourtant, avec l'exercice de cet art dans le respect de l'éthique et de l'autre en général, quel merveilleux outil de développement personnel avons-nous là !

Alors sachant cela, chacun se positionne en son âme et conscience avant de consulter, et souvent tente sa chance. Car l'espoir d'avoir des réponses à ses questions lancinantes autorise toutes les folies....croit-on....

Le seul conseil que je puisse donner en tant que personne qui a consulté avant de pratiquer, c'est de fuir les praticiens demandant des honoraires exorbitants. De fuir ceux qui vous conseillent après la lecture des cartes, de revenir le mois suivant....par exemple....

Le fait de venir demander une consultation, pour moi, n'est pas un signe de faiblesse. C'est tout justement le contraire : on décide de reconnaître qu'il y a un "bug" dans sa vie, et on décide de se prendre en main avec l'aide d'un éclairage extérieur.

Il faut donc veiller à préserver cette belle énergie au service de votre but et ne pas la remettre entre les mains d'une autre personne que vous.

Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

A bon entendeur !!...